Exposition : « Quand les cartes nous parlent »

CartONG et son partenaire, Les Petits Débrouillards, mettent en œuvre depuis près d’un an un projet de sensibilisation aux objectifs de développement durable (ODD) dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes, appelé « EducAuRA ». Dans le cadre de ce projet, CartONG a monté une exposition de cartes sur la thématique de la migration intitulée « Quand les cartes nous parlent ». Nous vous invitons à découvrir le travail de cartographie produit à cet effet.

CartONG et l’association d’éducation populaire Les Petits Débrouillards mettent en œuvre depuis près d’un an un projet de sensibilisation aux objectifs de développement durable (ODD) dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes, appelé « EducAuRA ». Cette initiative, s’inscrit dans le programme « Frame, Voice, Report! », un fonds européen à destination des organisations de la société civile qui a pour but de renforcer les connaissances et l’engagement des citoyens en faveur des ODD. Dans le cadre de ce projet, CartONG a monté une exposition de cartes sur la thématique de la migration intitulée « Quand les cartes nous parlent ». Exposée à deux reprises fin 2018, à l’occasion du Forum GeOnG en octobre et de l’édition 2018 du Festival des Solidarités en novembre, nous vous invitons à découvrir le travail de cartographie produit à cet effet.

Cette exposition vise à déconstruire les idées reçues sur le contexte migratoire contemporain en utilisant un outil à la fois silencieux et pourtant très parlant : la carte. Support de visualisation de données objectives et normées, la carte est utilisée ici pour illustrer un certain nombre d’idées reçues, tentant ainsi d’apporter des éléments de compréhension sur la provenance et destination des flux internationaux, les principaux territoires d’accueil de ces mouvements de population, ou encore le profil des personnes migrantes sur l’ensemble du globe. Les quatre cartes réalisées à cette occasion visent donc au questionnement, celui de notre vision et perception des parcours migratoires et des situations qu’elles gênèrent en termes d’accueil.

Cliquez sur chacune des cartes pour les découvrir en grand format !

Cartes 1 & 2 : L’Europe : terre d’asile ?

 

L’Europe en général, et la France en particulier, ne sont pas les territoires accueillant le plus grand nombre de personnes migrantes. De plus, il apparaît extrêmement délicat de parler de dynamique européenne sur la question migratoire, lorsque l’on sait les disparités et les profonds désaccords d’un Etat membre à un autre. En 2016, 1,2 million de demandes d’asile ont ainsi été enregistrées sur les 28 Etats membres de l’Union européenne, soit l’équivalent de seulement 0,2% des 508 millions habitants de l’Union européenne (l’Allemagne comptabilisant à elle seule 62% des demandes).

La réalité est donc tout autre : les personnes qui fuient leur pays cherchent le plus souvent asile dans un pays voisin des zones de crises : les Syriens en Turquie et au Liban, les Afghans au Pakistan et en Iran, etc. Selon le HCR, près de 9 personnes réfugiées sur 10 ont ainsi trouvé refuge dans des pays pauvres ou en voie de développement en 2015, en priorité dans les régions proches des zones de crise telles que la Turquie, le Liban, l’Iran, le Pakistan ou encore la Jordanie.

Carte 3 : Quels sont les pays de destination des personnes migrantes ?

 

En 40 ans, le chiffre des personnes en déplacement au sens large du terme (migration de travail, déplacement de réfugiés, migration d’étude, etc.) a triplé de sorte que le profil des pays dans ce contexte de migration mondialisée tend à se brouiller : les pays de départ deviennent des pays d’accueil et de transit, et vice versa.

L’idée selon laquelle les déplacements des ressortissants des pays en voie de développement vers les pays les plus riches sont les plus fréquents n’est donc pas exacte : à l’échelle mondiale, un tiers des migrants se déplace des pays en développement (Sud) vers les pays développés (Nord) ; un tiers, du Sud vers le Sud ; et le dernier tiers du Nord vers le Nord. Cette situation n’est en réalité pas nouvelle : en 2015 la Banque Mondiale affirmait déjà que la majorité des migrations internationales s’effectuait entre pays de même niveau de développement, notamment entre pays voisins, voire à l’intérieur d’un même pays.

Carte 4 : Hommes, femmes, enfants : qui sont ces personnes en mouvement ?

 

Le profil des personnes en mouvement ne se résume pas à un genre ou un âge, il est pluriel à l’image des contextes à l’origine des départs. Selon une estimation de 2016 de l’UNICEF, 50 millions d’enfants ne vivent pas où ils sont nés. Parmi eux, 28 millions (11 millions de réfugiés et 17 millions de déplacés internes) auraient fui en raison de conflits. Séparés de leur famille pour fuir la violence, la pauvreté ou les conséquences désastreuses du changement climatique, ces enfants sont amenés à traverser des territoires dangereux : 28% des victimes de traite dans le monde sont des enfants, les mineurs d’Afrique subsaharienne, d’Amérique centrale et des Caraïbes étant les plus touchés.

Qui sont ces personnes en mouvement ? Ce sont des mineurs, des femmes (en 2015, environ 50 % de la population migrante mondiale était des femmes et des filles) et des hommes seuls, mais aussi des personnes âgées, des personnes handicapées, des familles entières, toutes des personnes qualifiées de « vulnérables » au sens du HCR, encore trop peu visibles sur les cartes.

 

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Cette exposition a été possible grâce à l’aide de 3 bénévoles de CartONG – Michel, Ignacio et Pierre que nous remercions à nouveau chaleureusement – appuyés par l’équipe de cartographes de l’association.  

Le projet EducAuRA s’achèvera au mois de juin 2019. D’ici-là, retrouvez les équipes de CartONG dans le cadre de nombreuses activités : conférence-débat sur l’égalité entre les sexes à Lyon, activités pour des publics jeunes organisées avec le soutien de Les Petits Débrouillards, participation à la journée mondiale de l’eau, etc.

Pour plus d’informations sur le calendrier, la conception d’activité autour de la thématique des ODD, ou pour accueillir l’exposition, n’hésitez pas à contacter Cécile Borreil – coordinatrice du projet EducAuRA.